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Critique

SOCIAL NETWORK (THE)

publié le

Le film The Social Network raconte la genèse du réseau social le plus utilisé du moment : Facebook. Et si vous ne connaissez pas ce nom, c’est que vous vivez dans une grotte. Même ma grand-mère y est connectée, c’est vous dire. Pourtant, difficile de […]

 

 

 

Le film The Social Network raconte la genèse du réseau social le plus utilisé du moment : Facebook. Et si vous ne connaissez pas ce nom, c’est que vous vivez dans une grotte. Même ma grand-mère y est connectée, c’est vous dire. Pourtant, difficile de croire que cet empire sans limites a vu le jour dans une chambre d’étudiants de Harvard. Il faut dire qu’à la base, le projet devait servir uniquement de réseau interne aux étudiants de cette prestigieuse université pour communiquer entre eux, montrer leur profil (salut, je m’appelle Pamela et je suis célibataire) en vue de rencontres et d’échanges de fluides en tous genres. Le nom Facebook s’inspire d’ailleurs directement des albums (book) photos regroupant tous les visages (face) et noms des étudiants occupant les lieux (on voit souvent ce genre d’album utilisé dans les films pour retrouver les victimes d’un serial killer).

Évidemment, à l’instar de Rome, Facebook ne s’est pas construit en un jour (quoique) et les concepteurs du site n’ont pas vu le succès venir. Mark Zuckerberg, fondateur-programmeur du site, n’avait que 20 ans lors du lancement de sa bombe à retardement. Et si l’on en croit le film, adapté lui-même du roman « The Accidental Billionaires : The Founding Of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal » de Ben Mezrich (2009), ou « La revanche d’un solitaire – La véritable histoire du fondateur de Facebook », Mr.Zuckerberg est plus doué derrière un écran d’ordinateur qu’en marketing et relations humaines (un comble pour le créateur d’un réseau social). On s’en doute, ce genre d’entreprise montée un peu à la légère et qui vaudrait aujourd’hui 50 milliards de dollars (en moins de 10 ans) n’a pas fait que des heureux. Ainsi, les frères jumeaux Winkelvoss qui auraient eu l’idée de départ de ce genre de réseau ont bataillé en justice (et bataillent toujours) pour obtenir un dédommagement face à Mark Zuckerberg. Il en fut de même du cofondateur, Eduardo Saverin, qui n’est plus vraiment le meilleur ami de Mark. Dans cet empire, on croise également Sean Parker, le créateur d’une autre bombe Internet qui se nommait Napster (un réseau d’échange gratuit de fichiers musicaux qui s’est vu interdire son utilisation en raison des violations massives de droits d’auteurs) et qui aurait eu des influences sur Facebook.

Et le film dans tout cela? David Fincher nous avait habitués à des films plus sombres (Fight club, Seven) avec de l’action (The Game, Panic room) ou du fantastique (Alien 3, L’Étrange histoire de Benjamin Button). The Social Network est d’un ton beaucoup plus académique, voire classique. Un début de film difficile, bavard et nerveux (Woody Allen sous acide). On est plongé d’emblée dans un chassé-croisé entre le passé et le présent, deux procès concomitants et une foule d’informations qui arrivent aussi vite qu’on pourrait se faire des amis sur Facebook. Il faut attendre plus d’une demi-heure pour que l’histoire se pose enfin, que l’on entraperçoive la structure du récit, que l’on reconnaisse tous les acteurs de la pièce qui est en train de se jouer. Et lorsque l’on est enfin dedans, on découvre l’histoire avec plaisir, les tenants et les aboutissants de l’affaire. Et là où l’on ne s’y attend plus, David Fincher incruste quelques belles petites fantaisies: une scène magnifique de course d’avirons avec un traitement d’image donnant l’impression que l’on se trouve à l’intérieur d’une maquette (procédé tilt-shift). Ou encore, cette scène très réaliste se déroulant dans une discothèque et durant laquelle on entend à peine les acteurs parler à cause de la musique assourdissante, alors que dans la majorité des films, on ne tient jamais compte de ce détail.

Et de musique, parlons-en aussi… Si le nom de Trent Reznor (Trent pour les intimes) ne vous dit rien, c’est Monsieur Nine Inch Nails qui signe, en collaboration avec Atticuss Ross (collaborateur de NIN), une bande-son exemplaire aux ambiances électroniques angoissantes. Un travail récompensé par de nombreux prix dont le Golden Globe2011 de la meilleure musique originale, cérémonie au cours de laquelle le film de David Fincher a également récolté 3 autres prix et non des moindres: meilleur réalisateur, meilleur film, et meilleur scénario… Excusez du peu.

Donc, un film intéressant, qui nous dévoile un peu «le côté obscur» de ce réseau géant d’amis « fast-food » et surtout comment ce genre d’entreprise a vu le jour, car au-delà de tout ce que l’on peut en penser, Facebook est techniquement parlant une réussite. Pour le reste, chacun est libre de faire ce qu’il veut avec ses amis virtuels ou non. Mais ça, c’est déjà une autre histoire…

 

 

Brigitte Segers

 

 

 

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