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Playlist et discographie: « Country Music » – Ken Burns (2019). Épisode 8 – La musique vaincra (1973-1983)

Willie Nelson et Merle Haggard
Bluegrass et country, les années 1970 – Composée de neuf épisodes réalisés par Ken Burns, le documentaire Country Music retrace les origines et l’évolution de ce style de musique américain. Il décrit la grande histoire du genre mais aussi les moments intimes des divers artistes qui ont été essentiels pour l’évolution du style, mélangeant documents d’époque, extraits musicaux et nombreuses interviews. Retour sur les différents épisodes et conseils d’écoute, en neuf parties.

Sommaire

Marty Stuart, mandoliniste bluegrass

Le huitième épisode est, tout comme le septième, consacré à la période entre 1973 et 1983 et parle de bluegrass, de country commerciale et de country plus alternative. Il commence par un portrait de Marty Stuart, un des producteurs de la série. Né dans le Mississippi, Stuart a toujours mis la musique au centre de sa vie dès son plus âge. Il a découvert Bill Monroe et le bluegrass lors d’un concert et apprend à jouer la mandoline comme son héros. Alors qu’il n’a que 13 ans, en 1972, il va à Nashville où il est invité par le guitariste de bluegrass Lester Flatt et joue avec lui sur la scène du Grand Ole Opry. Il rejoindra plus tard son groupe, The Nashville Grass, en tant que membre à part entière et participera également aux tournées de Bill Monroe.

« Entrer au Grand Ole Opry avec Lester Flatt et sa guitare, c’était comme entrer au Vatican avec le pape. C’était une expérience incroyable. À un moment, dans Le Magicien d’Oz, le monde passe en couleur. C’est exactement ce que j’ai ressenti. Tous mes rêves se sont réalisés quand j’avais 13 ans. » — Marty Stuart dans « Country Music »

L’effet Deliverance

À la fin des années 1960, le bluegrass avait perdu en popularité. Il avait été marginalisé, séparé de la country sur les radios où le son lisse de Nashville et le son électrique de Bakersfield régnaient en maîtres. Le bluegrass semblait trop acoustique face aux hits de la country. À la même époque, le revival folk captivait un public d’étudiants qui, par la même occasion, redécouvrait le bluegrass. De nouveaux groupes comme les New Lost City Ramblers voient le jour, ramenant le style aux racines de la country, ainsi que des festivals dédiés uniquement au genre.

« Ils s’appropriaient le hillbilly, la musique afro-américaine, le gospel, la musique cajun. C’était génial. C’était si vieux que ça en devenait nouveau. Et après ça, les gens ont commencé à chercher les disques enregistrés par ceux dont s’étaient inspirés les New Lost City Ramblers. "Essayons de trouver un disque de la Carter Family." "Essayons de trouver un disque de Uncle Dave Macon." » — Bill C. Malone, historien, dans « Country Music »

L’intérêt renouvelé dans le bluegrass vient aussi du cinéma et de la télévision. Lester Flatt et Earl Scruggs composent une partie de la bande originale de la série The Beverly Hillbillies et le morceau du générique, « The Ballad of Jed Clampett », devient n° 1 des hits country, du jamais vu pour un groupe de bluegrass. Un peu plus tard, Warren Beatty utilise « Foggy Mountain Breakdown » dans Bonnie and Clyde, et John Boorman insère « Dueling Banjos » dans son film Deliverance.

D’autres musiciens de bluegrass, toujours populaires aujourd’hui, montent sur le devant de la scène. Parmi eux, il faut citer Ricky Skaggs qui, comme Marty Stuart, a commencé très tôt la mandoline (voir le clip), ainsi que Vince Gill, jouant du banjo et de la guitare avec son groupe Mountain Smoke.

Willie Nelson, de retour au Texas

En 1972, après dix années décourageantes à Nashville, Willie Nelson rentre dans son Texas natal. Il découvre de nouveaux artistes à Austin, plus libres que ceux qu’il avait rencontrés à Nashville. Ceux-ci jouent souvent dans une salle en particulier : l’Armadillo World Headquarters. Il y trouve un public très varié, les paysans côtoyant les étudiants aux cheveux longs.

Il signe alors un nouveau contrat, avec Columbia Records, et négocie les mêmes termes que ceux de Waylon Jennings. Il obtient une grande liberté pour enregistrer son nouvel album, Red Headed Stranger, une suite de chansons qui racontent l’histoire d’un homme qui tue sa femme infidèle et son amant avant de partir errer dans l’Ouest, malheureux et en quête de rédemption. Cet album est très simple, peu produit et retouché, et ne convainc pas les pontes de Nashville.

« On était tous d’accord pour dire que l’album était mauvais. Ils ont dit: "On ne peut pas sortir ça." J’ai répondu: "Je suis bien d’accord. On dirait une mauvaise maquette." J’ai dit: "Ne vexons pas Willie et sortons l’album. Il n’aura pas de succès et Willie sera obligé de faire ce qu’on lui demande." Et donc on a sorti l’album et ce fut un succès. Un énorme succès. Après ça, tout le monde a laissé Willie tranquille. Moi y compris. » — Bill Sherrill, producteur de disques, dans « Country Music »

Willie Nelson était maintenant le « King of Country Music », comme l’appelait le magazine Newsweek.

Waylon Jennings et l’outlaw country

Waylon Jennings enregistrait lui aussi hit après hit et ce nouveau type de country, ne suivant pas les règles de Nashville, est alors nommée « outlaw ». Voyant qu’il y avait de l’argent à gagner dans ce style, les dirigeants de RCA voient une opportunité d’investir à moindre coût : ils avaient en effet dans leurs placards des enregistrements non utilisés de Waylon Jennings ainsi que des chansons chantées par Willie Nelson et la femme de Waylon, Jessi Colter. Ils les rassemblent sur un album qu’ils nomment Wanted! The Outlaws, qui devient le premier disque platine de l’histoire de la country.

De son côté, Willie Nelson enregistre Stardust, un album composé uniquement de reprises en divers styles, augmentant encore le nombre de ses fans.

Rosanne Cash, fille de…

Retour à la famille Cash : Rosanne, la fille de Johnny, avait terminé ses études secondaires et hésitait à marcher dans les traces de son père. Elle le suit en tournée pendant trois ans, puis épouse en 1979 Rodney Crowell, qui devient aussi son producteur. En 1981, son album Seven Year Ache est un grand succès.

George et Tammy, à nouveau ensemble

Deux grandes stars de l’époque vivaient une période difficile : George Jones avait divorcé de Tammy Wynette et il était devenu incontrôlable. En plus de l’alcool, il avait commencé à prendre de la cocaïne, déterminé à s’autodétruire. La vie de Tammy Wynette s’effondrait aussi. Elle avait épousé un cinquième mari, mais avait des problèmes de santé et était accro aux anti-inflammatoires. Aucun des deux n’avait eu de succès récents mais le producteur Billy Sherrill les fait revenir en studio en janvier 1980 pour un nouvel album de duos, Together Again.

George Jones enregistre également un morceau en solo : « He Stopped Loving Her Today », une chanson triste aux arrangement typiques de la countrypolitan, combinant chœurs délicats, steel guitar plaintive et cordes qui emmenaient tranquillement au point d’orgue de la chanson. C’est un succès immédiat.

« Je suis convaincu que George Jones est le chanteur le plus émouvant qui ait jamais existé. » — Garth Brooks, chanteur auteur-compositeur, dans « Country Music »


Texte : Anne-Sophie De Sutter

Image : Willie Nelson et Merle Haggard, pochette de Pancho & Lefty

« Pancho and Lefty »

L’épisode se termine avec Merle Haggard qui, au début des années 1980, avait déjà enregistré plus de 40 albums. En 1983, il collabore avec Willie Nelson et, ensemble, ils reprennent une chanson écrite par Townes Van Zandt et déjà interprétée par Emmylou Harris : « Pancho and Lefty ».

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