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Playlist

Jakarta (et l'Indonésie) en musiques

Music from the Outskirts of Jakarta - Folkways
L’Indonésie est connue mondialement pour la musique de ses orchestres de gamelan. Mais le pays possède une kyrielle d’autres genres musicaux, d’une étonnante diversité. À découvrir absolument : le kroncong, le dangdut, et tant d’autres.

Sommaire

Le kroncong, une musique urbaine de la première moitié du 20e siècle

Musique urbaine née à Batavia, l'ancien nom de Jakarta, le kroncong a connu son heure de gloire dans la première moitié du 20e siècle. Ce style musical hybride mélange mélodies portugaises jouées sur des violons et autres instruments à cordes et airs des esclaves africains et des Indiens ou Malais qui faisaient du commerce dans la région. Dans les années 1930, il est influencé par le blues, le tango argentin, la guitare hawaïenne et devient de plus en plus populaire. Les chansons sont quelque peu éthérées et troublantes et possèdent une douce beauté qui transporte l'auditeur dans une contrée exotique. Le Krontjong Orchest Eurasia est un de ces groupes enregistrés à l'époque en 78 tours et la chanson évoque la culture Betawi – une culture eurasienne métissée - de la région de Jakarta.  [ASDS]


Enny Kusrini ou le kroncong moderne

Le kroncong reste un style populaire dans la seconde moitié du 20e siècle même si le son devient plus indonésien et qu'il est promu musique nationale sous l'ère de Sukarno (1949-65). Aujourd'hui, en partie dépassé par d'autres styles plus populaires comme le dangdut ou la pop, le kroncong est encore joué dans les night-clubs, les salles de concert et dans les communautés rurales. Chanteuse et actrice des années 1970-80, Enny Kusrini propose avec "Gado gado Jakarta" une chanson désuète et rêveuse, entre kroncong et pop.  [ASDS]


Le gambang kromong, un style des faubourgs de Jakarta

Style de musique et de chansons populaire dans la région de Jakarta, le gambang kromong est un hybride. Il est influencé par les traditions indonésiennes, chinoises et européennes, combinant xylophone, gongs, vièle à deux cordes, flûte en bambou et instruments occidentaux. Ces chansons nostalgiques sont écoutées par les habitants des banlieues et des régions semi-rurales entourant la capitale. Le style est né dans les années 1920 et 30 à une époque où de nombreux groupes de jazz étaient actifs en Indonésie et les sonorités de ce style ont influencé le gambang kromong.  [ASDS]



Dangdut – scandale et moralisme

Malgré la controverse qui entoure certains artistes, le dangdut est la musique de prédilection de la jeunesse musulmane des classes moyennes et populaires. Plus proche des réalités quotidiennes que la pop indonesia, et aussi plus franche et directe (selon les standards indonésiens en tout cas), c’est souvent une musique de protestation, qui s’adresse aux opprimés, aux défavorisés et aborde des thèmes politiques et sociaux, souvent selon un angle moral, principalement inspiré des valeurs de l’islam. Les origines du genre remontent aux années 1960 mais il s’est principalement imposé dans les années 1970, notamment avec la superstar Rhoma Irama. Le style mélange rock occidental, pop du Moyen-Orient et musique de films indiens. L’instrumentation très variée s’articule autour d’une rythmique interprétée au kendang, couple de percussions jouée à la manière du tabla indien. C’est le battement caractéristique de ce rythme qui aurait donné son nom au dangdut[BD]






Koes Plus, la vie dangereuse des cover bands

Le groupe Koes Plus tire son nom des cinq frères Koeswoyo qui se produisaient auparavant sous l’appellation de Koes Bersaudara (les frères Koes), jusqu’à ce qu’ils engagent un batteur extérieur à la famille. C’est l’un des premiers groupes indonésien à s’inspirer de la pop et du rock anglo-saxon dans les années 1960. C’est d’ailleurs ce qui leur attirera les foudres du gouvernement de Sukarno, qui venait d’interdire toute imitation de la musique occidentale, et d’édicter notamment une prohibition totale du répertoire des Beatles. Arrêtés en 1965 pour avoir bravé ce véto, le groupe passera plusieurs mois en prison, avant d’être libéré le jour précédent le coup d’état qui renversa le régime en place. Ils racontent cette expérience dans leur chanson « Di Dalam Bui », sur leur album To The So-Called “The Guilties” [BD]



Filastine & Nova

Filastine & Nova est la rencontre quelque peu improbable entre Grey Filastine, artiste multimédia basé à Barcelone, percussionniste de batucada brésilienne mais aussi connaisseur des musiques de transe du Maroc – entre autres, et de Nova Ruth, chanteuse et rappeuse vivant à Jakarta, formée au chant religieux pentecôtiste et à la récitation du Coran mais aussi au gamelan javanais. Le duo a enregistré plusieurs disques très hybrides, a composé la musique de The Act of Killing de Joshua Oppenheimer et s'investit dans des projets ancrés dans les réalités du monde. Les deux artistes ont notamment créé une performance dans les camps des migrants de Calais et le clip présenté ici fait partie d'un projet lié à l'écologie. Chacune des vidéos est filmée dans un site menacé, montrant les conflits entre l'homme et la nature et accompagnée d'une musique très hypnotique aux basses profondes, mêlant électronique et instruments traditionnels.  [ASDS]


Indie rock: Blackstar

Même si elle franchit rarement les frontières du pays, la scène rock indonésienne est excessivement vivante et la musique alternative sous toutes ses formes y attire un public extrêmement nombreux. Longtemps isolée de toute influence musicale extérieure, et surtout anglo-saxonne, la jeunesse indonésienne d’aujourd’hui semble se rattraper à toute vitesse et produire elle-même la musique qui lui était interdite il n’y a pas si longtemps. La scène underground est ainsi en pleine expansion dans les grandes villes comme Bandung, Yogyakarta et Jakarta où fleurissent les labels indépendants. Black Star est un groupe de Jakarta qui a débuté en 1999 et produit une pop expérimentale dans la lignée de Radiohead.  [BD]



Punk rock: NTRL

L’Indonésie possède également une scène punk très importante et très dynamique. C’est une musique de révolte qui parle beaucoup aux jeunes dans un pays aussi autoritaire et conservateur. C’est aussi la raison pour laquelle elle se heurte régulièrement à la violence des autorités policières et des fondamentalistes religieux. Bien que leur musique soit de mieux en mieux acceptée aujourd’hui, il reste un fort sentiment anti-punk dans tout le pays, qui est particulièrement fort dans la province d’Aceh, où la sharia est d’application, et où la police religieuse persécute les punks (et leur coupe les cheveux) - article du Guardian sur le sujet - Le groupe NTRL (parfois écrit Netral) de Jakarta est un des groupes punks à la plus grande longévité. Formé en 1992, ils ont à ce jour produit une bonne dizaine d’albums.  [BD]

Hardcore: Straight Answer

Vétérans de la scène hardcore indonésienne, le groupe jakartanais Straight Answer a débuté en 1996 alors que le style était à peu près inconnu dans le pays. En 2016, ils ont failli devoir tout arrêter lorsque leur chanteur, le légendaire Aca, a subi une attaque cérébrale. Heureusement la communauté internationale de leurs fans s’est cotisée pour payer ses frais d’hôpital, ce qui est un témoignage du respect et de la reconnaissance dont ils jouissent à travers l’Asie. Un an plus tard, ils ont ainsi pu remonter sur scène. Bien qu’ils aient commencé comme un cover band, reprenant des classiques punks et hardcore occidentaux, le groupe s’est rapidement lancé dans des compositions personnelles chantées alternativement en anglais et en indonésien.  [BD]




Expérimental: Senyawa

La scène expérimentale indonésienne s’articule autour de deux éléments principaux : l’influence du noise et du japanoise d’une part, et un talent prononcé pour le bricolage d’autre part, à moitié par goût et en partie pour des raisons économiques. De nombreux musiciens construisent ainsi leurs propres synthétiseurs et effets électroniques ou inventent de nouvelles machines. Le duo Senyawa (de Yogyakarta, 500km au sud-ouest de  Jakarta), formé par Rully Shabara et Wukir Suryadi, mélange cette approche avec des emprunts à l’histoire musicale du pays. Le premier utilise un vaste arsenal de techniques vocales tandis que le second joue d’instruments à cordes de sa création, fabriqués en bambou et inspirés de divers instruments traditionnels. Le groupe sortira bientôt la musique du court métrage Calling the New Gods de Vincent Moon sur le label bruxellois Okraïna.  [BD]




Une playlist d'Anne-Sophie De Sutter et Benoit Deuxant


Mondorama - petit visuel sans texte

Les musiques indonésiennes seront présentées sur Mondorama dès la fin du mois de septembre !


http://mondorama.pointculture.be/


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