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Playlist

Charleroi en musiques

Kosmose - image d'un clip vidéo
Des groupes underground de l'articulation des années 1970 / 1980 (Kosmose, SIC, Pseudocode, etc. ) à Mélanie De Biasio, d'Olivier Andu à William Dunker et Jeff Bodart, un portrait musical multi-facettes de Charleroi.

Sommaire

Adolphe Biarent

Adolphe Biarent (1871-1916) fera bien plus que célébrer musicalement sa région de Charleroi, il lui consacrera sa vie, quitte à négliger la reconnaissance nationale qu’il méritait. Il saura en effet cultiver l’excellence, pas la notoriété. Le Prix de Rome obtenu en 1901 et l’admiration de ses collègues ne réussiront guère à le porter au-devant de la scène. Au-delà de l’énergie consacrée à la vie musicale locale et à l’enseignement, c’est encore dans la terre natale que l’œuvre musicale de Biarent plonge sa racine-pivot, même si les influences de Wagner, Franck ou Strauss demeurent perceptibles. L’ouverture « Fingal », le poème symphonique « Trenmore », œuvres inspirées des légendes d’Ossian de Macpherson (1761), et surtout la Rapsodie Wallonne, s’inscrivent au cœur de ce courant romantique qui révélera les peuples à eux-mêmes, à ce qui fait leur richesse, leur force et leur identité. La disparition d’Adolphe Biarent au cœur de la guerre 14-18, qui signe précisément la fin des nationalismes musicaux, en devient presque emblématique. Mais s’il est resté en deçà de la révolution musicale du XXème siècle, il fait néanmoins partie de ceux qui, par le chromatisme et l’influence de l’Orient, ont su ameublir et préparer le terrain tonal pour les expériences à venir. [JL]


Kosmose

Du son sur tes tartines :Belgium UndergroundEn plein milieu des années 1970, Kosmose est un ovni musical, à mi-chemin entre le psychédélisme du Krautrock et les fulgurances du free-jazz. Constitué comme un collectif à géométrie variable, autour des deux non-leaders Alain Neffe et Francis Pourcel, le groupe a produit pendant plusieurs années une musique improvisée, qualifiée par jeu de « rock sidérurgique ». Le groupe ne sortira pas de disque mais se produira en concert à plusieurs reprises jusqu’à sa dissolution en 1978. Les labels Sub Rosa et EE tapes publieront chacun (en 2015 et 2017) des disques basés sur l’enregistrement de leurs répétitions.  [BD]


Interview :

Pseudocode

Des cendres de Kosmose naîtront de nombreux groupes réunissant les anciens membres de la formation, dans des configurations diverses. Parmi celles-ci M.A.L. réunira Daniel Malempré et Alain Neffe, tandis que Pseudocode sera formé d’Alain Neffe, de Guy-Marc Hinant, le jeune batteur du groupe et futur co-fondateur du label Sub Rosa, et de Xavier S. ancien membre du groupe punk bruxellois Thrills. L’époque avait changé et le psychédélisme de Kosmose a été remplacé par l’expérimentation des années 1980 et l’influence de la musique industrielle.  [BD]


SIC

De son côté Francis Pourcel monte le groupe SIC avec son épouse Micheline Dufert et une galaxie fluctuante de musiciens semi-permanents, Mario Berchicci, William Dunker, Claude et Christian Martin (futures Double Slashes de Sttellla), Henry Krutzen, Danièle Daoust, et Alain Neffe. Le groupe a produit trois 45 tours devenus cultes (et rares), entre 1979 et 1981. Ils ont été réédités en 2012 par le label Dark Entries, augmentés de démos inédites. [BD]


Bene Gesserit

Alain Neffe fonde le label Insane Music au début des années 1980, et en fait rapidement une référence essentielle du réseau international de labels cassettes. Il échange et publie la musique d’artistes internationaux. Il produit également des morceaux et des albums sous quelques dizaines de pseudonymes, parmi lesquels Subject, Cortex, Human Dance, I Scream, Japanese Genius, M.A.L. Viola Kramer, Chopstick Sisters et Human Flesh. Bene Gesserit est le projet qu’il partage avec son épouse Nadine Bal.  [BD]


William Dunker

Bien connu par le passé sous le pseudonyme d’Alfred, William Dunker défend le patrimoine wallon sur les scènes  depuis les années 1980. Il a réussi à préserver une culture, à sauvegarder une identité de la chanson wallonne à travers une des bases musicales américaines, le blues. Quand il ne présente pas les compositions de ses sorties cd (notamment au Québec fin des années 90), William Dunker n’hésite pas  à monter sur les planches pour des pièces de théâtre, à participer à l'opération des ‘Restos du cœur belges’ ou à faire l’acteur dans le long métrage de Pierre Duculot Au cul du Loup[SS]


Olivier Andu & Vincent Van Gogh

La première fois qu'on a la chance de pouvoir entendre la voix murmurée et les suites d'accords minimalistes à la guitare produits par le musicien Olivier Andu, on ne peut qu'être subjugué par tant d'audace et de jusqu'au-boutisme formels. Les quelques albums auto-produits publiés entre 2000 et 2008 par l'ancien chanteur de l'éphémère groupe pop/rock Vincent Van Gogh sont comme la parfaite synthèse entre le blues antique (cf. Mississippi John Hurt / Fred McDowell / Leadbelly / Blind Willie Johnson), la sobriété du Pink Moon de Nick Drake le tout mêlé à ses racines béninoises, bruxelloises et carolo. Un des secrets les mieux gardés du plat pays. La preuve avec "Makissa", chanson sobre à l'émotion palpable. [DM]


Chronique plus longue de l'album Jumet-Cotonou par Pierre Hemptinne :


Cha Cha Charleroi - les Hoquets

Depuis sa création en 1980, le label bruxellois Crammed a régulièrement questionné certaines géographies trop figées de la musique, remettant en mouvement les idées trop binaires sur l’ici et le là-bas, la métropole et la colonie, la capitale et la province. Au début des années 2010, un Américain ayant raté son avion de retour pour les States (McCloud Zicmuse, Le Ton mité), un Normand lui aussi désormais échoué par ici (François Schulz, Xebeche, Vive le rouge) et un bruxello liégeois (Maxime Lê Hùng, Tom Sweetlove, Some Tweetlove) rendent hommage à Dinant (« Couque de... »), à Liège (« Chaud boulet »), à Bruges, à Orval… et à Charleroi sur l’album-concept Belgotronics. Avec un instrumentarium fait maison, inspiré de celui des groupes urbains de Kinshasa (la scène dite « Congotronics » justement hébergée par Crammed), ils porteront le message de la désindustrialisation de « Cha Cha Charleroi » jusqu’au sommet du terril parisien du Sacré Cœur. « You’ve a bad reputation, but you know how to have fun. ».  [PD]



run SOFA

Groupe à géométrie variable dont le noyau dur est constitué des cousins Julien Tassin (guitare) et Antoine Romeo (chant), run SOFA est né des cendres du groupe Zero Tolerance For Silence. Après avoir sorti un premier EP (Shenanigans) en 2016, et tourné en Angleterre, le groupe publie début 2018 SAY. , un premier album hybride et  audacieux  produit par Wolfgang Vanwymeersch (The Van Jets) et Stijn Vanmarsenille (Future Old People Are Wizards). Marqué par des influences très variées (Suuns, Princess Nokia, Björk, M.I.A., Mykki Blanco ou encore Connan Mockasin) run SOFA y joue une musique engagée, tribale et percutante difficile à classer, associant rap, rock psychédélique, électronique et trip-hop.  [IK]




Blackened Cities
- Mélanie De Biasio

Loin d'être une simple parenthèse entre les albums No Deal (2013) et Lilies (2017), les 24 minutes de l'unique titre extrait de Blackened Cities se veulent avant tout un hommage à Charleroi, d'où est originaire la chanteuse Mélanie De Biasio. Une ode lumineuse et inspirée tout en suggestion, silence et fulgurance, un morceau hypnotique et organique où sa voix est comme un diamant brut à la noirceur presque palpable et mis en lumière par un texte minimaliste miroir d'une ville pleine de maux et de lendemains qui chantent.  [DM]


Philippe Lafontaine

En 2018, qui pense encore à Philippe Lafontaine ? Si vous écoutiez la radio entre 1989 et 1993, vous n’avez pas pu passer à côté de ces trois chansons : le méga tube « Cœur de loup », la poignante ballade « Alexis m’attend » et la chanson à boire chaloupée « L’Amant téquila ». Le chanteur qui est né à Gosselies était taillé pour monter à Paris. Malheureusement, comme bien d’autres Belges (Pierre Rapsat, Philippe Tasquin, Claude Semal, etc. ), il est resté confiné dans notre petit pays qui n’a clairement pas su lui donner les ailes dignes de son envergure. Il faut dire que Lafontaine n’a pas mis non plus toutes les chances de son côté : problèmes personnels, tempérament parfois à fleur de peau. En 2010, il faisait un retour sur scène seul à la guitare. Et j’ai eu la chance de le voir. Dans cette formule épurée, ses chansons m’ont touché tout autrement. Débarrassé des arrangements parfois franchement lourds qui faisaient le son de la variété de la fin des années 1980/début 1990, j’ai enfin pu goûter à la substantifique moelle de son art : jeu de guitare très inspiré (quel toucher, quel inventivité !), ses acrobaties verbales (quelle écriture sonore digne des plus grands obsédés textuels !), sa voix qui donne le frisson. Si Philippe Lafontaine pense à un retour discographique, j’espère qu’il le fera dans cette optique purement acoustique. Car, à l’instar de Dick Annegarn, il n’a besoin que de lui-même et de sa gratte pour briller, pour nous faire vibrer. Ce qui n’est pas donné à tout le monde.  [GD]



Jeff Bodart

Dix ans que Jeff ne bondit plus ! - Le 20 mai 2018, cela fera dix ans que le chanteur Jeff Bodart nous a quitté à l’âge de 45 ans. Ce carolo pure souche était avant tout connu pour sa dégaine de gangsters (Les Gangsters d’amour, c’était lui !), sa bonne humeur et son peps hors du commun. Un vrai Marsupilami apprécié de tous dans les milieux « chanson » et « variété » de Belgique ! Derrière sa joie de vivre qu’il a su communiquer à ceux qui l’ont rencontré, certains disent de lui que derrière cette positive attitude poussait un grand désespoir. Jeff possédait, semble-t-il, un tempérament qui le rapprochait du grand Charles Trenet qui avoua chanter la joie parce qu’il considérait qu’il n’y avait plus que ça à faire dans ce monde perdu. Jeff fut en quelque sorte notre fou chantant. Restent ses chansons qui sont bizarrement pour la plupart méconnues. Mais, il n’est jamais trop tard pour se rattraper. Ecoutez « Chacun son histoire », « Une histoire universelle », « Ça valait la peine que je naisse », « Canadair », « Jacques » ou encore « L’oiseau de 7h32 ». Un artiste à découvrir au travers de ce portrait réalisé en janvier 2009 par la RTBF.  [GD]

 

Les Slugs

Trio « patapunk » né en 1979 à Fleurus au moment où le punk s’autoproclamait « not dead » comme viatique à sa (?) survie ! La scène est, une dizaine d’années durant, le seul lieu d’expression d’un groupe qui baragouine dans la langue de Jules Destrée, mais aussi en patois local, et ne voit pas de contradiction à combiner la fureur électrifiée de UK Subs et une certaine fantaisie de terroir à la Bob Deschamps. Depuis leur passage tardif (1990) à l’acte discographique, ils ont fait paraître une douzaine de disques, ainsi que ceux de pas mal de leurs amis et complices (René Binamé) sur leur propre structure Aredje. Indépendance et mauvais esprit : recette wallonne de la longévité artistique ?  [YH]







Une playlist de PointCulture

coordonnée par Anne-Sophie De Sutter

et réalisée par Philippe Delvosalle, Guillaume Duthoit, Stanis Starzinski, Benoit Deuxant, David Mennessier, Jacques Ledune et Yannick Hustache


image du bandeau tirée d'un clip du groupe Kosmose

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