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Focus

Aurélie Bay et et Valérie Mottet: expo Entre'L'unes au Quai 22

Aurélie Bay et Valérie Mottet
Deux plasticiennes, deux femmes, deux humanités se rencontrent au Quai 22 à Namur pour nous livrer un exercice de création que je dirais transgressif ! (Jean Nicolas)

Là où la tendance dominante nous propose de construire des murs entre les hommes et les femmes, entre le rêve et la réalité, entre la haine et l’amour, entre la différence et l’indifférence, les deux artistes nous invitent à ouvrir des brèches et à initier des libertés.

Je suis parti à leur rencontre pour mener ma petite interview et ce fut l’occasion de faire la connaissance de deux personnes engagées dans une recherche de l’authenticité et de la simplicité.

Quoi de plus difficile que de jouer avec la simplicité lorsqu’on expose ses œuvres et que l’on s’expose à travers elles ? Quoi de plus délicat que de composer la scénographie d’une exposition en restant authentique ? C’est d’autant plus vrai, que les deux plasticiennes envisagent cette exposition comme un jeu de miroir ou plutôt comme un jeu de regard au croisement de l’art, des artistes, des œuvres et du public. Le tout réunit en un lieu de rencontre et d’évasion.

 

- PointCulture - Entre’L’unes, voilà un titre d’exposition particulièrement intriguant ! Entre lunes, entre l’une et l’autre, entre imaginaires, entre mondes, … ? Cela ressemble à une invitation pour un voyage onirique ou pour un voyage initiatique ?

Aurélie Bay et et Valérie Mottet – Cette exposition, nous l’espérons est un songe, une impression, un voyage. Notre vision est loin du monde des certitudes ainsi que de ce qui est lisse, elle oscille entre tous nos états, toutes frontières, entre le flou et les miroirs. Tout bouge, tout se dissout. Tout à moitié découvert est déjà échappé !

Donner des réponses ne nous intéresse pas et les réponses nous semblent dangereuses. Nous espérons simplement ouvrir une brèche vers l’intime, vers la sensation, vers le sentiment.

Entre’L’unes est d’abord notre rapport, ce qui nous rejoint mais aussi la symbolique du rêve. Deux regards qui se perdent sous la lune… la polarité, le rapport à la nature, l’instinct et la densité d’un sommeil éveillé.


- Vous dites que votre exposition porte sur l’intime, l’ambiguïté et le paradoxe nés de vos deux polarités.  Ce qui est intime, est sensible. Généralement, on le préserve du regard extérieur et on le réserve à des personnes de confiance. L’intime c’est quelque chose de nous qui se voile de discrétion ou qui s’érige en secret ou encore en mystère.

Aurélie Bay et et Valérie Mottet – C’est une vision des choses que d’appréhender l’intime comme un secret. Mais ici, l’intime se présente de façon ténue, fragile. Il se montre sans se dire. Il se ressent, mais il ne se dévoile pas.

Notre travail se base sur ce qui est sensible. Une nécessité pour nous, mais rien n’est confidence. Si cela l’était, le spectateur n’aurait pas de porte où s’approprier/vivre son propre voyage. Il importe que l’œuvre continue à vivre au travers du ressenti du spectateur.

- Construire une exposition qui est, en premier lieu, un dialogue entre vos deux intimités et qui, par la suite, s’expose au regard et à la réflexion du grand public. C’est un vrai défi !? Et en premier lieu pour vous ?

Aurélie Bay et Valérie Mottet - C’est un défi. Il est toujours difficile d’exposer car on donne une partie de soi, on enlève sa peau, on est à vif, vulnérable.

De plus, c’est le dialogue entre nos deux sensibilités qui se livre et s’exprime ici. C’est très beau de pouvoir se laisser aller à la confidence. Mais cela véhicule également de nombreuses peurs.

Mais je pense que vivre ce travail à deux, renforce l’intérêt de notre propos. Notre relation artistique fait partie du travail exposé. L’art, nous le pensons est rencontre et dialogue.


- Finalement, au motif de cette exposition, vous proposez à chacun de partir à la découverte de soi. Dans un jeu de miroir qui s’appuie sur vos créations, sur la mise en scène que vous en faîtes, dans l’espace même du Quai22 et surtout à la visite du public qui sera à la fois spectateur et acteur de ce jeu de regards « miroirs » que vous avez mis en place pour cette exposition.


Aurélie Bay et Valérie Mottet
- Oui, c’est tout à fait cela. Mais nous pensons que la place du spectateur est essentielle à la création. Le spectateur nourrit l’œuvre comme son regard le nourrit. C’est également une interaction. La création doit être montée pour exister. La création, nous le pensons, doit s’émanciper de l’artiste. Découvrir sa propre liberté, à travers le regard des spectateurs.


- Il faut se perdre dans le regard des autres pour mieux se retrouver ou se retrouver pour être capable de se perdre ? S’ouvrir au monde extérieur pour s’engager dans un vrai voyage intérieur ?

Aurélie Bay et Valérie Mottet – Il est nécessaire de se rappeler qui on est, de se rendre compte de ce qui nous lie intimement aux autres. On s’apprend en se perdant ! C’est salutaire de se perdre, cela signifie que peut-être on est occupé à apprendre, à changer. Et lorsqu’on y verra plus clair, on se dissipera encore pour se reperdre encore …

Mais  artistiquement, on ne peut que créer plus fort qu’en se confrontant. En vivant sa création et l’enjeu de l’exposition se situe ici, nous le pensons.

- Vous aimeriez dévoiler le mystère de nos relations humaines ou au contraire le préserver pour enchanter nos différences ?

Aurélie Bay et Valérie Mottet – Notre vision est poétique et notre démarche intuitive, s’enchanter de découvrir, de ressentir, de ne pas dire… surtout pas trop… se laisser porter par le moment, tout simplement. C’est la magie de la douce incertitude qui nous attire, celle des possibles. Faire disparaître au profit de l’émotion.


- Dans ce cas, vos œuvres deviennent-elles les miroirs de nos émotions, les reflets de nos sentiments et les échos de nos pensées ?

Aurélie Bay et Valérie Mottet – Elles peuvent l’être, elles le peuvent. Nous n’avons pas la prétention d’être le miroir de toutes émotions. Simplement, permettre de s’abandonner le temps d’une exposition.


- Cette exposition, elle se fait sous un grand soleil ou au clair de lune ?

Aurélie Bay et Valérie Mottet – Alors, elle se fait au Quai 22 à Namur. Complètement à l’abri de toute nature, même si cette dernière sera symboliquement très présente durant l’exposition. Mais l’idée d’une exposition sous un clair de lune est déjà un beau cadeau et un voyage, merci !


interview: Jean Nicolas

Entre'L'unes
exposition d'Aurélie Bay et Valérie Mottet


Du 15 mai au 25 mai

Quai 22
22 rue du Séminaire
5000 Namur

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