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Focus

L’architecture maquettique de Bodys Isek Kingelez

ville de Bodys Isek Kingelez
Parmi les grands plans urbanistiques, achevés ou abandonnés en route, qu’a connu la ville de Kinshasa, il en est un qui se distingue par son audace et sa radicalité: celui de l'artiste Kingelez !

Kingelez se décrit comme un architecte-maquettiste, et avait pour la ville des plans très ambitieux, qui devaient restaurer la beauté de Kin-la-belle, en « la remplaçant catégoriquement par une nouvelle silhouette ». Né en 1948 à Kimbembele Ihunga et mort le 14 mars 2015, Bodys Isek Kingelez n’était pas tendre avec ses compatriotes, qui ont laissé se dégrader un héritage architectural colonial pour lequel il avait une grande admiration. Sa magnifique maquette de la nouvelle Kinshasa devait remédier à cela en faisant table rase de la ville actuelle et en la remplaçant par une métropole futuriste aux gratte-ciels multicolores dont la symbolique politique et philosophique devait instruire la population et la porter au premier rang des villes de l’avenir.

La nouvelle Kinshasa, Kin 3ème millénaire, n’est pas le premier ni le seul projet de Kingelez, loin de là. Il a entreprit de bâtir des villes utopiques dès le début des années 1980 et a construit de ses mains, en matériaux de récupérations, le modèle réduit de plusieurs cités comme la Ville-pharmacie, ou Ville-médicamentaire, où il devait résider, dans une haute tour baptisée « le bâtiment anthropologique malade », ou encore la Ville fantôme, qui a voyagé d’expos en expos à travers le monde. La Ville fantôme représentait pour Kingelez la cité idéale « où il n’y a pas de soldats pour combattre, pas de policiers pour surveiller, pas de médecin pour médiciner, c’est une ville de grande paix et de grand liberté ».

Visionnaire et fier de l’être, Kingelez était tout sauf modeste. Pour lui, « Un artiste c’est un petit dieu » et son œuvre avait pour but de « remplacer ce qui a existé trop longtemps ». Une entreprise ambitieuse qui impliquait, selon ses propres mots, d’ « éduquer la population pour qu’ils s’adaptent à ce que je pourrai offrir plus tard ».


Benoit Deuxant

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