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Critique

Saeid Shanbehzadeh, Pour Afrigha

Saeid Shanbehzadeh
Disque de mémoire et de rencontres, mais aussi d’héritage assumé que ce « Pour Afrigha » (« descendant d’Afrique »).

Saeid Shanbehzadeh est fils du Proche-Orient, afro-iranien par sa mère, et baloutche (minorité iranienne présente en Iran, Afghanistan, Turkménistan et Pakistan) par son père. Pour Afrigha porte le nom de cette mère adorée, par ailleurs descendante au troisième degré d’esclaves africains déportés en Iran via Zanzibar. Un disque mélancolique mais très « familial » aussi. Naghib, le propre fils de Saeid, est aux percussions d’un album qui scelle et réaffirme la rencontre entre deux vieux compagnons de route, Saeid et le guitariste Manu Codija, entre saxophone et neyanbânn, une forme locale de cornemuse d’une part, et guitare jazz d’autre part. Pour partie chanté - Rostam Mirlashar pour une moitié de titres toute en retenue – et en mode instrumental pour le reste, Pour Afrigha se partage entre plages contemplatives où le phrasé pointilliste du jazzman accompagne ou se pose en contrepoint apaisé des circonvolutions de la cornemuse (« Djane Showki », «Pour Afrigha », le titre), et titres plus percussifs (« Walle Baloutchistan ») qui en appellent à une forme de transe (?) chamanique. Un intérêt pour les mélanges « profanes » qui n’a pas été du goût du pouvoir iranien qui l’a condamné (par contumace). Le très beau livret qui accompagne le disque revient sur cette réalité souvent niée des esclaves africains importés de force en territoire perse. Un disque de double exil.

YH

(photo via le clip you tube)