Le propre des musiques de western - au sens le plus large du terme – en plus de leur vocation à imprégner durablement la mémoire collective, alors que le souvenir des images auxquelles elles sont liées, s’est depuis longtemps estompé, est leur capacité à se faire pure abstraction ou pure suggestion sonore dans un cadre où la raréfaction du vivant, les écarts thermiques extrêmes et les infinies distances à parcourir semblent relever de l’ordre naturel ou du récit biblique , et s’acharner comme une malédiction sur les pauvres hères, courageux comme damés ou même idéalistes qui s’y aventurent. Qu’ils soient américains ou australiens, les déserts dans les westerns sont souvent des no-man’s land tant physique que symbolique, des espaces de quasi vides, de pure abstraction, que le ou les compositeurs ont le loisir (le talent) d’investir ou de peupler, d’évocateurs murmures instrumentaux, des comptines mémorielles fantômes, ou encore, des mélopées portant en elles les marques fugitives d’une vie qui s’accroche, d’une volonté qui s’affirme.

Bien que ce le genre western, presque né en même temps que le cinéma lui-même et après avoir connu de multiple et belles renaissances (western spaghetti) soit devenu mineur dans la production cinématographie actuelle, il continue d’exister et de pourvoir à de bien beaux films, et par eux, à de bien belles œuvres sonores !

(Yannick Hustache)

Du son sur tes tartines

Chaque mercredi de 12h30 à 13h30, l’équipe de PointCulture ULB vous offre une heure de découvertes musicales, du café et du thé, dans une ambiance très conviviale.

Photo : The Proposition ; régie : John Hillcoat ; scenario : Nick Cave