Surveiller et sourire, les artistes visuels et le regard numérique

En se détachant de la pensée de Michel Foucault qui associait l’acte de surveiller à celui de punir, Sophie Limare présentera lors de cette conférence des démarches artistiques contemporaines liées à la vidéosurveillance sous un angle non plus seulement sociologique mais aussi esthétique et ludique. À une époque où de nombreux pays tendent à renforcer leur sécurité il s’agira de comprendre notre société hyper moderne à travers le regard d’artistes visuels tels que Banksy, Jill Magid ou Michael Wolf qui offrent de nouvelles modalités de sensibilisation à ces dispositifs coercitifs.

L’œil de la loi: stratégies et tactiques de contrôle dans les nouvelles sociétés de (vidéo)surveillance.

Christophe Lazaro interrogera, sur la notion de contrôle à l’aune de la vidéosurveillance : d’une part, les stratégies de contrôle des citoyens déployées par l’État grâce à des dispositifs de vidéosurveillance de plus en plus « intelligents ».

Il  démontrera comment la caméra se fait « l’œil de la loi » et implique un certain nombre de valeurs ou de choix sur ce que signifie vivre en société. D’autre part, se posera également la question du contrôle que les citoyens pourraient exercer sur ces dispositifs. Il s’agira d’évoquer les ruses qu’ils mettent en place pour y échapper, les tactiques en forme de « trompe l’oeil » qu’ils déploient pour se réapproprier leurs trajectoires.

• Sophie Limare est agrégée d’arts plastiques et docteure en esthétique et théorie de l’art contemporain ; elle enseigne les arts visuels à l’ESPE d’Aquitaine - Université de Bordeaux. Elle a notamment publié Surveiller et sourire, les artistes visuels et le regard numérique et Tous artistes, les pratiques (ré)créatives du Web en 2015 et 2017 aux Presses universitaires de Montréal, ainsi que Selfies d’ados en 2017 aux Presses de l’université Laval de Québec.

• Christophe Lazaro , docteur en droit, diplômé en philosophie et en anthropologie, est professeur à l’UCLouvain. Il mène des recherches interdisciplinaires consacrées à l’impact social et juridique des nouvelles technologies sur l’activité et la subjectivité humaines (prothétique, robotique, intelligence artificielle). Il a soutenu sa thèse de doctorat en sciences juridiques à l’Institut Universitaire Européen. Il est membre de la CERNA, la commission d’éthique chargée de mener en France une réflexion sur l’éthique de la recherche scientifique en sciences et technologies du numérique. Il est également chercheur associé au Laboratoire d'Anthropologie Prospective (LAAP) de l’UCLouvain. Ses intérêts de recherche en anthropologie concernent les Science and Technology Studies, ainsi que le transhumanisme.

Cette table ronde sera précédée d'une projection du documentaire "In order not to be here" de  Deborah Stratman.