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Les frères Coen ou l’Amérique sur le grill | Analyse de films par Olivier Lecomte

16/05 > 20/06/2018 le Mercredi de 18h30 à 20h30 - PointCulture ULB Ixelles

frères Coen Olivier Lecomte

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publié le

Les Coen ? Une fratrie qui n’a pas fini de nous étonner !

Le cinéma de Joel et Ethan Coen, qu’on peut qualifier de postmoderne, accumule les clins d’oeil et les références aux films du passé. Mais ce cycle montrera aussi la dimension profondément personnelle de leur œuvre. Car si les frères s’appuient sur des genres bien établis et revisitent le film noir, la screwball comedy ou le western, c’est pour mieux y injecter leur propres obsessions. Entre ironie et empathie, ils dénoncent la folie de ceux qui recherchent à tout prix à réaliser leur « rêve américain ». A l’instar de Woody Allen, les Coen prennent souvent le parti de rire de nos mésaventures existentielles comme dans Arizona junior, The Big Lebowski, BartonFink. Mais ils peuvent aussi se faire plus mélancoliques (Miller’s Crossing, No Country for Old Men, True Grit). 

Séance 1 : Une galerie d’antihéros | 16/05 à 18h30

Les Coen aiment montrer sous un jour comique l’irrationalité de nos comportements et du monde, la fragilité,  l’immoralité et la bêtise humaines. Mais les bons sentiments et l’optimisme envers et contre tout ne sont pas totalement absents de leur œuvre. « The Big Lebowski », par exemple, célèbre le culte de l’amitié et le fait de tenir bon contre vents et marées. Et si leurs antihéros sont présentés avec un mélange de pathétique et de drôlerie, c’est pour éviter la mièvrerie de certaines productions hollywoodiennes.

Séance 2 : Un univers personnel 23/05 à 18h30

Cette séance entend répondre à ceux qui, comme Pauline Kael aux Etats-Unis,  taxent les Coen de postmodernisme stérile en dénonçant le côté trop référentiel de leur cinéma. Oui, les Coen sont postmodernes et font des clins d’œil aux films du passé …mais ils jouent avec les codes et  les intègrent dans une vision du monde originale. Le nier, c’est oublier la fécondité du cinéma de genre américain qui permet aux réalisateurs de s’appuyer sur une tradition tout en la renouvelant sans cesse et en y injectant leurs propres obsessions.

Séance 3 : Le cauchemar américain 30/05 à 18h30

L’Amérique profonde est au cœur des films des Coen qui sont souvent des « contes de la folie ordinaire ». Nos frangins prennent un malin plaisir à dénoncer les aberrations qui couvent sous une apparente normalité, à montrer l’envers du « rêve américain ». C’est la poursuite de cette chimère, allant de pair avec une hypothétique réussite sociale, qui entraîne les personnages de « Fargo » à leur perte ou font prendre conscience à ceux de « Raising Arizona » de l’impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés.

Séance 4 : Du néo-noir au western 06/06 à 18h30

En 1984, avec « Blood Simple », les Coen annonce le courant néo-noir qui va constituer une des veines les plus fécondes du cinéma américain des années 90 avec notamment « Bad Lieutenant » d’Abel Ferrara, « One False Move » de Carl Franklin, « Reservoir Dogs » de Quentin Tarantino… En 2010, la fratrie met le cap vers l’Ouest, le vrai, avec « True Grit », un western poignant doublé d’un conte initiatique. En proposant ce remake d’un film d’Henri Hathaway qui valut à John Wayne son unique oscar, ils adaptent bien plus fidèlement le roman de Charles Portis que ne l’avait fait leur prédécesseur.

Séance 5 : Le dudisme 13/06 à 18h30

Devenu au fil des ans un film-culte, « The Big Lebowski » reste une des plus belles réussites des Coen. L’intrigue complexe, à la Raymond Chandler, sert de prétexte à faire l’éloge de la « cool attitude », de la marginalité, du « vivre et laisser vivre ». Bowling, architecture Googie, courant Fluxus… : la nostalgie des sixties imprègne les déambulations de notre flegmatique antihéros surnommé « The Dude ». Un personnage inspiré par un ami des Coen, Jeffrey Dowd, qui milita jadis contre la guerre au Vietnam.

Séance 6 : Screwball comedy et fable sociale à la Capra 20/06 à 18h30

Avec « Hudsucker Proxy » ou « Intolerable Cruelty », les Coen revisitent la  screwball comedy, un genre apparu aux Etats-Unis dans la foulée de la Grande Dépression. Une de ses caractéristiques principales : les personnages féminins dominent la partie face à des hommes naïfs ou immatures. S’ajoutent une touche de critique sociale et une satire de l’arrivisme bien dans la lignée d’un Frank Capra et de son « Mr Deeds Goes to Washington ».


Olivier Lecomte bioLicencié en philosophie, critique pendant vingt ans à (Télé)Moustique, Olivier Lecomte a dirigé le supplément belge du magazine Studio, collaboré à l’émission Télécinéma de La Une et a écrit pour Cinergie, L’événement, Dimanche Matin, Gaël… Ayant fondé le cours d’analyse de films La Toile filante, il donne actuellement des formations à l’Université des Aînés (UCL), à PointCulture de l’ULB, à l’Ichec- Cultures, à l’Espace Delvaux, à l’Espace Senghor… Il anime régulièrement des rencontres publiques avec des cinéastes (Agnès Varda, Bertrand Tavernier, Claude Lelouch, Fernando Arrabal, Tony Gatlif, les frères Dardenne…) et a obtenu en 2005 le Prix de la critique décerné par la Communauté française.

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