Cette conférence propose un regard transversal sur le thème essentiel des effets spéciaux et de l’artifice au cinéma. Dès son origine, le cinématographe est associé à la magie, celle qu’il peut projeter sur ses écrans mais aussi celle qu’il constitue en lui-même en tant que moyen  d’expression fascinant. Aujourd’hui, les nouvelles technologies numériques confèrent une puissance singulière à l’illusionnisme des images animées. De la performance capture à la performance captée par les caméras GoPro, en passant par le procédé HFR ou l’interactivité vidéoludique, on s’interrogera sur une forme de généralisation paradoxale de l’effet spécial et du trucage à l’œuvre au cinéma et dans nos médias iconiques. Ce qui oblige à revoir les termes de notre participation aux récits en images autant que ceux de notre immersion dans leur fiction.

Docteur (PhD) en sciences de la communication et maître en philosophie et lettres, Philippe Marion est professeur à l’Ecole de communication de l’UCL. Membre de l’Observatoire du récit médiatique (ORM), du Laboratoire d’analyse des système de communication et d’organisation (LASCO) et directeur de l’unité de recherche Analyse des médias, il dirige le séminaire Cinema / Animation / Comics dans le cadre du “Gorizia International Film Studies Spring School” (Italie). Spécialisé dans les domaines de la  narratologie médiatique et de la culture visuelle, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Traces en cases, essai sur la bande dessinée et son lecteur, L’année des médias (2006), Schuiten, filiation (2009), La fin du cinéma ? Un média en crise à l’ère du numérique (2013, avec André Gaudreault). Pianiste et compositeur de musiques de film, il participe à nombreux festivals de cinéma (parmi lesquels le projet Crazy Cinematographe) en tant qu’accompagnateur de film muet. Il est par ailleurs critique musical à l’hebdomadaire Le Vif-L’Express.