Par définition; le genre fantastique, compris comme « l’intrusion du surnaturel dans un cadre réaliste », est un cinéma de rencontre, voire de confrontation avec une ou des forme(s) d’altérité radicale perçue(s) et vue(s) comme menaçante ! Un contact brutal, générateur des fantasmes les plus extrêmes, et qui se fait le plus souvent (mais pas toujours) au détriment de l’une des parties. Aux monstres croque-mitaines des contes à dormir debout et aux envahisseurs extraterrestres aux relents de menace rouge des années 50/60, se sont rapidement ajoutées une kyrielle de figures allégoriques et métaphoriques qui paraissent représenter un danger mortel pour la cohésion et le devenir des communautés humaines.

On pense à ces créatures anonymes et innombrables que sont les zombies anthropophages ou encore les vampires suceurs de sang, qui peuvent revêtir le masque de toutes les minorités (l’étranger, la femme, le jeune, le sans-travail, le SDF, le malade...). Ou à l’inverse, à la menace que fait peser l’individu seul, né ou devenu radicalement autre par essence  (du freak paumé au monstre solitaire, du porteur de gêne X au bâtard sous toutes ses déclinaisons imaginatives).

 Plus que toute autre branche de l’arbre-monde cinéma, puisant à un imaginaire sans limite et fort d’un formalisme sans cesse remis sur le métier, le Fantastique montre, extériorise et explore les fantasmes à l’œuvre dans notre difficile rencontre et acceptation de l’autre ! (YH)

Dans le cadre de notre série de débats :